Le figuier (Ficus carica L.) a évolué à travers les âges d’une plante sauvage à un arbre cultivé et très apprécié pour sa rusticité et les valeurs nutritives de son fruit. Sa citation dans le coran « Sourat Atine » lui a conféré un caractère sacré dans la civilisation arabo-musulmane.
Le processus de domestication qu’à connu cette espèce a permis au patrimoine génétique marocain de marquer son originalité et son importante diversité à l’échelle du bassin méditerranéen. A l’échelle de notre pays, la culture du figuier s’étend sur une superficie d’environ 48 000 ha et génère une production d’environ 109 000 t de figues fraiches, soit un rendement moyen de 2.3 t/ha. Le Maroc se place ainsi au 4ème rang des pays producteurs au monde (FAOSTAT, 2008) avec 7 % de la production mondiale de figues séchées.
Les deux principales régions de production des figues sèches sont Taounate et Chefchaouen qui totalisent, à parts égales, près de 64% de la production nationale. Le dernier tiers de la production est assuré par les régions de Tetouan (8.4%), Al Hoceima (8.4%), Safi (6.1%), Loukkos (4.1%), Nador (3.5%), Rabat/Salé (2.8%), Settat (2%), Taza (1.4%) et Ouarzazate (0.5%) (DDFP, 2011). Dans ces principales zones de production, cette espèce a été considérée à importance secondaire et a été associée à l’olivier (91% des cas) ou conduite en intercalaire avec des cultures annuelles (2% de la SAU (MCA , 2011).
La culture du figuier au Maroc, quoi que très ancienne, est généralement appréhendée dans le cadre d’une agriculture vivrière exploitant plusieurs variétés d’intérêt inégal. Plusieurs facteurs ont concouru à la sauvegarde du caractère traditionnel de cette culture bien qu’elle constitue de nos jours une alternative intéressante pour le développement d’une arboriculture fruitière diversifiée.
Côté recherche, l’INRA dispose de collections du figuier qui comptent parmi les plus riches à l’échelle du bassin méditerranéen. Les travaux de recherche engagés sur ce patrimoine ont permis générer de précieux acquis de recherche et de proposer ainsi une gamme de variétés nationales et étrangères de figues nobles et performantes, tant en productivité qu’en qualité du fruit.
Les connaissances désormais acquises par la recherche agronomique au sujet des performances variétales conjuguées au cadre incitatif offert par le Plan Maroc Vert sont de nature à répondre aux réels besoins de développement de cette filière pour prendre la place qu’elle mérite. Des conventions avec plusieurs pépiniéristes, ont été signées pour l’installation de parcs à bois nécessaires à une production de plants de qualité et d’authenticité variétale garantie. Plusieurs actions concertées de développement de cette filière ont été aussi entreprises par les différents intervenant (FeDAM, DPAs ,INDH, MCC, ……) et ce dans les régions du nord, à Ouazzane et Taounate en l’occurrence.
Ces efforts sont entrepris au moment où la figue connaît un regain d’intérêt sur le marché où elle commence à être échangée avec des prix de plus en plus intéressants en raison de ses vertus reconnues et à effets bénéfiques pour la santé humaine. L’avenir appartient donc à une production innovante, capable de faire face aux contraintes environnementales et à celles du marché dont essentiellement la qualité du produit et la maîtrise du coût qui présentent un réel défi.