Edito : Des recherches au service d’une agriculture résiliente au changement climatique

Dr Khalid Daoui, Chercheur en agrophysiologie - URAPV CRRA Meknès

Dr Khalid Daoui, Chercheur en agrophysiologie – URAPV CRRA Meknès

L’adaptation au changement climatique, enjeu majeure pour notre sécurité alimentaire, est désormais une préoccupation mondiale. Le Maroc, que ce soit à travers la stratégie « Plan Maroc Vert 2008-2020 » ou à travers la nouvelle stratégie « Génération Green 2020-2030 » a mis en œuvre différentes options pour une agriculture résiliente à travers notamment la promotion de l’arboriculture. C’est en fait l’ambition du PMV de reconvertir un Million d’hectares de céréaliculture en arboriculture visant des espèces pérennes résilientes, productives et rentables que sont l’olivier, l’amandier et le figuier. La stratégie Génération Green, a consolidé le développement de la filière arboricole avec en l’occurrence la filière caroubier.

Ces espèces arboricoles résilientes constitueraient en effet un potentiel puits pour le carbone incriminé dans l’élévation des températures à l’échelle planétaire. Et bien que le Maroc soit considéré au niveau mondial comme faible émetteur de gaz à effet de serre (GES), il s’inscrit activement dans le processus international de lutte contre les effets des changements climatiques.  Ainsi,  notre pays a ratifié l’Accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement de la planète. Il a été parmi les premiers pays à présenter ses contributions nationales déterminées (NDC) comportant des objectifs d’atténuation des émissions de GES et d’adaptation aux changements climatiques à l’horizon 2030. Le Royaume a ainsi conçu, en matière d’atténuation, un portefeuille d’actions lui permettant d’atteindre les cibles de réduction des émissions fixées à l’horizon 2030. Ces actions reposent sur 55 mesures dont 13 relèvent du secteur agricole et portent essentiellement sur des programmes de plantation d’arbres.

Les plantations réalisées dans le cadre des contrats programmes filières (oléicole, agrumicole, phœnicicole et arboricole), ont permis de planter une superficie de 450 000 ha entre 2008 et 2018. Ces plantations représentent un potentiel de séquestration additionnel de près de 2,4 millions de tonnes équivalent de CO2, ce qui porte le potentiel de séquestration annuel du total verger agricole marocain à 8 millions de tonnes équivalent de CO2. Sur le marché du carbone, cela représente, en équivalent monétaire, près de 2,2 milliards de dirhams. 

En parallèle, et en matière de cultures annuelles, La stratégie GG a visé la promotion de l’agriculture de conservation permettant la restauration, la préservation et l’amélioration de la fertilité des sols ; éléments essentiels pour la résilience des cultures annuelles. L’objectif fixé étant d’atteindre un millions d’hectares de céréaliculture sous semis direct.

La présente édition d’INRA Meknès Magazine rassemble un certain nombre d’activités de recherche menées au CRRA Meknès et qui s’articulent autour des deux grands axes : Développement d’une arboriculture résiliente, d’une part, et promotion de l’agriculture de conservation, d’autre part. Dans le premier s’inscrivent ainsi les trois contributions suivantes :

  • Le caroubier : un programme de recherche ambitieux à l’INRA pour épauler la stratégie agricole dédié à la filière.
  • Problèmes de confusion variétale et de dénomination chez les arbres fruitiers : cas du grenadier et du figuier.
  • Impact du changement climatique sur la floraison de l’olivier : entre enjeux et perspectives pour une oléiculture de demain résiliente et durable

Alors que l’article « Optimisation de la fertilisation azotée du blé tendre en système de semis direct » concerne le second axe afférant à l’agriculture de conservation.

Bonne lecture.

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