Le Brome Rigide (Bromus rigidus), adventice des Céréales dans les Régions du Saïs, Moyen Atlas et Zaêr – Par Dr Hamal Abdelhamid (Malherbologiste – URPP – CRRA Meknès)

Dr Hamal  Abdelhami, Malherbologiste – URPP – CRRA Meknès

Dr Hamal Abdelhamid, Malherbologiste – URPP – CRRA Meknès

Les bromes sont des espèces monocotylédones (graminées annuelles), appartenant à la famille des Poaceae, sous-famille des Poïdées (appelés localement « Boussibouss ou Bahma »). Ce sont des plantes herbacées annuelles ou vivaces, souvent pubescentes. La gaine des feuilles a des marges soudées et densément poilues et les oreillettes sont absentes. L’inflorescence est en panicules, plus ou moins lâches, à épillets multiflores assez grands (jusqu’à 6 cm).

Quinze espèces de bromes sont reportées dans le Catalogue des Plantes du Maroc, parmi lesquelles, 11 sont signalées comme mauvaises herbes des cultures. Elles sont présentes dans toutes les régions céréalières du Maroc mais, à des degrés variables. Les Quatre espèces les plus fréquentes et les plus abondantes sont: B. rubens L., B. madritensis L., B. sterilis L. et B. rigidus Roth. Cette dernière espèce est reconnue par plusieurs auteurs comme la plus nuisible aux céréales.

La densité et la biomasse du brome dans les champs de céréales varient d’une année à l’autre et d’une région à l’autre. Quant à la production de semences, elle est différente d’une espèce à l’autre. Par exemple, B. sterilis produit environ 200 graines viables par pied et B. Diandrus, entre 15 et 35 graines par pied. Dans le Saïss, B. rigidus peut donner entre 0,63 et 786 Kg de graines par hectare selon les conditions climatiques de l’année.

Les graines produites peuvent rester viables dans le sol pendant des durées variables. Ainsi, les graines de B. diandrus peuvent rester viables pendant 2 ans lorsqu’elles sont en dormance. Mais, pour toutes les espèces de brome, les graines perdent rapidement leur viabilité lorsqu’elles sont enfouies à une profondeur entre 50 et 150 cm. Par ailleurs, la germination des graines peut être retardée en conditions sèches ou si les semences sont exposées au soleil.

En général, les levées des bromes sont abondantes pendant les automnes humides. Les graines non germées restent viables jusqu’au printemps suivant. Le brome rigide (Bromus rigidus) a une germination échelonnée, ce qui lui permet d’échapper des effets des herbicides sélectifs et des travaux culturaux de pré-semis.

Importance économique du brome rigide

Le brome rigide a pu envahir toutes les régions céréalières du Maroc. Il est classé parmi les espèces préoccupantes puisque sa fréquence dans la plupart des régions prospectées est très élevée. Cette infestation des cultures messicoles est due à plusieurs facteurs, entre autres, la simplification des techniques culturales (faible recours au labour profond) et la sélection exercée par l’utilisation de molécules anti-dicotylédones. En ce qui concerne les rendements des céréales, les pertes enregistrées dans le cas de fortes infestations par le brome sont spectaculaires et varient entre 26 et 98% en absence de tout contrôle.

Photo 1. Parcelle infestée par le brome rigide.

Photo 1. Parcelle infestée par le brome rigide.

Photo 2.  Un pied de brome rigide avec des graines.

Photo 2. Un pied de brome rigide avec des graines.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Méthodes de lutte :

La lutte intégrée est la meilleure méthode à choisir pour combattre le brome. Elle consiste à utiliser différentes techniques en association et en harmonie pour atteindre l’objectif désiré. Parmi ces techniques, on peut citer :

La rotation. Une rotation de 3 ans (blé – mais – colza ou tournesol – petit pois – jachère) est à retenir car elle ne permet pas au brome raide de produire les semences durant la période de jachère.

Le labour profond. Permet d’enfouir les graines en profondeur. Ces graines perdent rapidement leur viabilité lorsqu’elles sont à une profondeur entre 50 et 150 cm. ,

Les herbicides. Les traitements chimiques doivent être réalisés sur les cultures de céréales et sur les bordures des champs.
Pour les bordures : Application du glyphosate (nombreuses spécialités existent) avec 1080 g/ha au stade développé des bromes (tallage – montaison) puis déchaumer pour épuiser le stock semencier et détruire les jeunes plants s’ils existent.

Pour la Culture de blé : Choisir un produit adapté et efficace. Le tableau suivant donne la liste de quelques produits qui pourraient être utilisés.

Tableau des principaux herbicides  les plus efficaces contre le brome rigide  dans le blé.

Tableau des principaux herbicides les plus efficaces contre le brome rigide dans le blé.

Exemple d’une combinaison de techniques dans le cadre d’une lutte intégrée :

    • Application d’un travail du sol moyen à laide d’une charrue à disque;
    • Un traitement herbicide au stade début tallage du blé avec un produit comme (Pyroxsulam ou sulfosulfuron );
    • Variété de blé ( Oum Rabia ou Amal)
    Résultat : Réduction de plus de 70% de brome dans le champ de blé et amélioration du rendement.
Photo 3. Traitement d’une parcelle de céréale contre le brome.

Photo 3. Traitement d’une parcelle de céréale contre le brome.

Photo 4.  Parcelle traitée par  le Pyroxsulam  45 OD (6 lignes au centre de la photo) comparé au témoin non traité à droite de la photo.

Photo 4. Parcelle traitée par le Pyroxsulam 45 OD (6 lignes au centre de la photo) comparé au témoin non traité à droite de la photo.

 

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