Edito : La protection des plantes comme priorité de recherche

Dr. El Hassan Achbani, Directeur de Recherche et Coordinateur de l’URPP – CRRA Meknès

Dr. El Hassan Achbani, Directeur de Recherche et Coordinateur de l’URPP – CRRA Meknès

La lutte contre les multiples ennemis des cultures est, depuis la nuit des temps, une préoccupation prépondérante des agriculteurs. C’est pour cette raison précisément que cet aspect se place continuellement en tête des priorités éminentes de la recherche agronomique.

L’Unité de Recherche en Protection des Plantes (URPP) du CRRA de Meknès s’intéresse depuis longtemps aux ennemis des cultures sévissant aussi bien dans les régions limitrophes de Meknès que celles des autres régions du Maroc et concernent particulièrement les filières céréalières, fruitières, maraichères et oasiennes. Le but ultime de nos recherches réside dans la proposition de solutions pour les combattre en adoptant des pistes respectueuses de l’environnement (la génétique, la lutte biologique par des microorganismes bénéfiques entre autres).

Ce nouveau numéro en ligne de « INRA Meknès Magazine » est dédié à une partie des activités de recherche axée autour des maladies des céréales, de l’olivier et du palmier dattier.

Au niveau des céréales, blé dur et blé tendre en l’occurrence, l’évaluation et la cartographie de l’importance des maladies du blé à travers le Maroc est un processus annuel permettant de connaitre l’évolution de la situation sanitaire (maladies cryptogamiques) des blés et le comportement des différentes variétés vis-à-vis des mycoses présentes au Maroc. Ce processus de recherche permet au même temps d’étudier la diversités génétique (particulièrement au niveau de virulence) d’une collection représentative des pathogènes rencontrés et leurs résistances aux fongicides utilisés.

La campagne agricole écoulée (2019-20) intervenant dans le contexte de la pandémie du Covid19 a enregistré une sérieuse sécheresse au niveau national ayant sérieusement impacté la production céréalière qui n’a pas dépassé les 30 Millions de quintaux, soit une réduction de 42% par rapport à la campagne précédente sur une superficie cultivée de 4,3 millions Ha (dont 2 millions Ha en bour complètement perdus). Les maladies des blés étudiées sont partagées entre celles dites ’type septoriose’ ; les rouilles brune, jaune et noire et les pourritures racinaires, avec une absence totale des caries, charbon et oïdium sur blés tendre et dur. Les informations actualisées sur ces maladies font l’objet de l’article de notre collègue Dr Abdelhamid Ramdani, spécialiste des maladies fongiques des céréales au CRRA Meknès.

Sur la culture d’olivier, notre UR s’intéresse et pour la première fois à une maladie fongique très ancienne de l’olivier, l’œil de Paon ou tavelure d’olivier, causée par Fusicladium oleagineum. Dr. Khaoula Habbadi à travers son article ci-après donne un aperçu général sur cette mycose très répandue dans nos oliveraies en attendant de livrer dans le futur proche les résultats de ses recherches dans le cadre d’un projet sur l’usage de l’Agriculture de précision dans le développement de cette filière dans notre pays.

Pour les deux derniers articles, nous avons traité une partie des recherches effectuées en partenariat entre l’INRA Meknès, l’ENA Meknès et un Centre de recherche en suisse. Il s’agit de chercher une alternative écologique et inoffensive afin de réduire les effets nocifs des pesticides inefficaces utilisés contre la Fusariose vasculaire ou « Bayoud » du palmier dattier, causée par Fusarium oxysporum f.sp. albedinis, champignon qui menace gravement les anciennes et les nouvelles plantations, notamment les variétés les plus sensibles (Feggouss et Mejhoul). Les recherches se focalisent sur deux voies prometteuses : d’une part l’usage des rhizobactéries promotrices de la croissance des plantes ou PGPR associées au palmier dattier et d’autre part le recours à des extraits de compost.

En effet, le criblage des PGPR a donné des résultats très prometteurs avec six souches qui ont pu inhiber complétement (100 %) la croissance du champignon. Cet effet inhibiteur est le résultat de plusieurs modes d’action mises en exergue dans ce travail laborieux détaillé amplement dans la présente édition de « INRA Meknès Magazine ».

Pour les composts, l’activité antifongique des extraits de quatre composts a été évaluée in vitro contre Fusarium oxysporum f.sp. albedinis (Foa); les plus prometteurs ont été utilisés par la suite in vivo et en plein champs (expérimentation en cours) pour étudier leurs effets suppressifs sur la fusariose du palmier dattier.

Bonne lecture.

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